Elle porte sur elle les traces de sa souffrance. Les coups de griffe que la vie lui assène sont gravés à jamais sur ses bras. Certains en auront peur, d'autres ne comprendront tout simplement pas et ne chercheront pas à comprendre. Mais qu'y a-t-il vraiment derrière ces cris silencieux ? De la rage ? De la tristesse ? Un appel au secours ? Une envie de mourir ? Le résultat d'une lutte contre elle-même ?
Regardez … ma carapace est épaisse, certes, la vie m'a obligée à me défendre … mais regardez, il y a moyen de la fendre … regardez mes bras … regardez comme j'ai lutté moi-même contre ce bouclier qui me pèse et qui m'empêche d'avancer … regardez les traces de ce combat entre mon envie de m'ouvrir aux autres et ma peur de laisser quiconque me blesser encore … encore ... tant de blessures qui n'ont laissé aucun trace apparente … mais les blessures invisibles sont les plus douloureuses, ce sont celles qui nous suivent le plus longtemps. J'ai peur de vous … mais j'ai besoin de vous. Comment vivre avec cette ambivalence ? Comment m'y retrouver dans ce paradoxe ? J'ai besoin de vous … besoin que vous entendiez les mots que je n'arrive pas à dire … besoin que vous me compreniez dans mes silences … besoin que vous trouviez ma douceur dans la nuit opaque de ma rage mal destinée … besoin que vous preniez cette main que je tends maladroitement et que je ne montre pas …
Combien de larmes rouges sur ses bras tendus ? Combien de brumes de souffrance à traverser ? Combien de battements forcés d'un cœur qui n'en peut plus de n'avoir personne à qui donner son amour ? Combien de temps, encore, avant que quelqu'un ne se rende compte que derrière les griffes, pleure une rose belle et délicate ?
L'Oursin Vert
lundi, septembre 18, 2006
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4 commentaires:
Quel joli et terrible billet... il est vrai que les souffrances les plus terribles sont souvent celles qui ne se voient pas. On en a tous, quelque part enfouies en nous. Elle nous rongent, nous font mal et rien ne semble pouvoir les apaiser. L'amitié et l'Amour sont les meilleurs des pansements à ces maux, qui, même s'ils ne disparaissent pas totalement, finissent par devenir muets.
Je suis fière de t'avoir comme ami, l'Oursin, car tu es une des rares personnes avec qui on peut tenter de faire ressurgir ces blessures sans avoir peur qu'elles finissent par déchirer notre âme car tu sais trouver les mots pour que ces hurlements de douleurs se transforment en murmures d'espoir.
Merci.
Mais...
Mais...
Mais tu parles de Brack?
mais ? Eske c'est moi ?
Sans doute en partie, oui ... mais loin de moi la prétention d'avoir compris quelque souffrance que ce soit.
L'Oursin Vert
WannaM
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