vendredi, septembre 15, 2006

Toc toc toc ! C'est le fou !

Je ne suis pas fou !

Mais des fois, je me pose tout de même des questions. Il m'arrive de me demander si je ne suis pas un peu dingue … voire même complètement dingue ! Givré. Maboule. Taré. A l'ouest. Frapadingue. Oufguedin. Secoué du bocal. Agité des hémisphères. Débranché des synapses. Intellectuellement de guingois. Moralement bancal. Psychologiquement branlant (euh … non, pas de commentaire). En plein tangage neuronal (petit clin d'œil à Bracklilie qui a succombé, ce matin, à un tangage bien trop violent). Oui, parfois, j'en viens à me demander si je suis vraiment sain d'esprit (de corps, je sais que non, pour les raisons alimentaires évoquées récemment).

Bon, fou amoureux, ça je sais que je le suis et ça ne me tracasse pas vraiment. En tout cas, ça ne me fait pas faire de grands détours quand je passe près d'un asile. La folie d'amour est sans doute la plus terrible, la plus destructrice, la plus bouleversante mais elle n'en reste pas moins espérée de tous et appréciée des quelques rares malades. J'irais même jusqu'à craindre quiconque trouverait un remède contre cette terrible folie qui s'est emparée de moi. Le premier qui ose toucher à ma folie d'amour, je le bouffe !

Non, ici je parle de la vraie folie, de celle qui passionne et nourrit tous les psy (sauf les psychopompes qui sont, eux, employés de la sncb et autre ratp). Cette folie qui vous transforme en aimant à doigts … plus moyen de marcher dans la rue sans que les gens vous pointent de leur arrogance en grinçant bêtement quelques railleries abjectes (ça sent le vécu, non ?). Cette folie qui vous range dans cet énorme sac des "pas normaux".

Mais qu'est-ce qui peut bien me faire penser que je suis fou ? Et bien voici quelques exemples :

Il y a quelques années, l'animateur Arthur présentait sa toute première émission à la télé. Ca s'appelait "Emission impossible". Je n'aime pas Arthur et j'ai détesté cette émission. Oui, vous allez me dire que, jusque là, ça serait plutôt une preuve de bon goût et d'esprit sain. Certes. Sauf que je les ai toutes regardées ! Je les enregistrais pour pouvoir me les repasser. Et durant le visionnage, je ne cessais de répéter : "mais que c'est con". Et pourtant, j'ai regardé chaque seconde de ce massacre. Je crois même que, si ça repassait, je serais de nouveau au rendez-vous face à mon écran.

Je n'aime pas les tomates crues. Mais pas du tout. C'est le genre d'aliment qui pourrait réellement me rendre malade si je devais en manger plus d'une bouchée. Et bien pourtant, régulièrement, j'en mange. Pas toute une, non, juste une bouchée. Je sais que je déteste mais il faut tout de même que je goûte à nouveau. Et, à chaque fois, c'est le même dégoût (j'en viens même à me demander si ce n'est pas ça qui entretient un peu mon aversion pour ce fruit). En fait, ça m'arrive avec d'autres aliments et d'autres plats (et même certaines boissons.). Je n'aime pas, je n'aimerai jamais … mais il faut tout de même que j'essaye.

Chaque matin, quand j'arrive au travail, je serre ma voiture. Ensuite, de mes petits pas hésitants, je vais vers le bureau. Une fois que je suis arrivé à l'intérieur, une question me vient : "ai-je bien serré ma voiture ?". Suite à quoi, une réponse ferme vient me heurter l'évidence : "mais bien sûr !". Et là commence la torture, la dispute dans ma tête, la guerre entre ma certitude et une cavalerie invincible de doutes. Mais je tiens bon et gravis, non sans peine, les marches qui mènent au deuxième étage où j'officie. En plus, j'ajoute volontairement des arguments pour tenter d'influencer l'issue de cette rixe intérieure : "je ne vais pas ressortir pour vérifier, il pleut comme pas possible", "j'ai même appuyé deux fois sur le bouton de verrouillage", "je ne peux pas faire attendre d'avantage mes mails, ça serait inconvenant" (oui, bon, c'est vrai que le dernier argument est un peu faible dans la mesure où je commence à travailler à 6h00 du matin. Mes correspondants n'étant généralement pas levés à cette heure-là (sauf ma petite Gol qui est plus nocturne que son hibou), les réponses peuvent attendre). Et, à chaque fois, je ressors, bravant à nouveau la pluie et le froid, me traitant d'imbécile tout le long. Une fois près de ma voiture que je vois soupirer, lasse de cette comédie, je constate que les portes sont serrées. Je repousse tout de même sur le bouton de verrouillage et m'en retourne au bureau, les épaules tombantes, le pas mou de celui qui vient de perdre.

Si ce n'est pas symétrique, ça m'agace. De temps en temps, quand ma raison est partie se coucher, je suis pris d'une sorte de TOC (Trouble Obsessionnel du Comportement). Par exemple, je plie le petit doigt de la main droite sans autre raison que … euh … ben sans raison du tout en fait :-) Mais bon, ça arrive certainement à tout le monde. La plupart du temps, on ne s'en rend même pas compte. Sauf que moi, si. Et je n'aurai pas l'esprit tranquille tant que je n'aurai pas fait exactement le même mouvement avec le petit doigt de l'autre main. Là, par exemple, en écrivant cela, mon pouce droit est venu se mettre entre deux touches du clavier (entre la barre d'espace et le Alt Gr). Et bien j'ai dû faire la même chose avec mon pouce gauche de l'autre côté de la barre d'espace. De là, vous allez être tentés de me demander : "Et si tu ne le fais pas ?". Et bien la question ne se pose même pas. Il faut que je le fasse, c'est tout. Pas possible de lutter contre ça. Toute mon attention va être hypnotisée par ça et je ne pourrai rien faire d'autre tant que je n'aurai pas cédé. Bon, je vous rassure, au quotidien ça ne se remarque même pas. Je le fais de plus en plus inconsciemment et ça ne me pourrit pas vraiment la vie (pas peur, mon Amour, la vie avec moi n'en reste pas moins … euh … supportable) :-)

Autre exemple de ma folie que l'Ami connaît bien :-) Je ne supporte pas que quelqu'un lise un livre ou écoute un cd que je viens d'acheter avant que je ne l'aie lu ou écouté. C'est impossible. Si quelqu'un a le malheur de ne faire même que l'ouvrir, ça me rend malade. Encore dernièrement, j'ai acheté un livre et quelqu'un l'a lu avant moi. Et bien je ne veux plus lire le livre en question. C'est bête parce qu'il avait l'air bien :-p Espérons que quelqu'un l'adapte au cinéma.

Et vous ? Ca vous arrive de vous dire que vous êtes fous ? Avez-vous parfois des doutes quant à votre équilibre psychologique ? (Parce que moi, pour certains, oui :-) ).

L'Oursin Vert (en plus, il paraît que le vert est la couleur des fous)

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Rassure toi Oursin, tu n'es pas le seul à te poser des questions... sur toi! ;op
Bon, je m'interroge aussi sur moin mais j'en viens très vite à la conclusion qu'effectivement, je suis complètement folle! Mais ça fait partie de mon charme non? ;op
Quand j'arrete de chercher les clefs que j'ai dans la main, quand je ne regarde pas 20 fois la pendule pour être sure de ne pas être en retard à un rendez vous avec papy, quand je ne mets pas mes chaussures respectivement au mauvais pied et que je ne parle pas à ma télévision, on pourrait presque oublier que je suis complètement folle...

Anonyme a dit…

M'en fout (sic), je me déguiserai en chou de Bruxelles (ou en salade, ou en tomate) et tu pourras pas me bouffer.
Ceci dit, je ne cherche pas de de remède, mais j'ai la solution pour le fou qui s'y essayerait.

Bien, la séance d'aujourd'hui est terminée, ça fera 50 euros. On se revoit demain bien sur, comme tous les jours des 20 prochaines années. Heureusement pour toi que j'ai un confortable canapé :-p

Mais qu'est-ce donc la folie, finalement ? Un comportement, une idée, un conception qui sort de l'ordinaire, de la norme ? Mais qu'est la norme ?
Disons qu'on a tous des neurones qui fonctionnent différement, avec parfois des idées bizarres. Mais finalement, ce n'est que ce qui constitue la personnalité de quelqu'un. Et les fous, ceux que les psys analyses, qui sont enfermés dans des prisons que l'on nomme asile, ne sont que des personnes dont les neurones sont un peu trop différents des notres. Est-ce cette simple différence qui fait d'eux des fous ?

Et si c'était nous les fous, pour eux ?
Oui, pour moi tu es fou, tout comme Anita avec sa télé, comme Papy avec ses sandwichs, Elle de t'aimer...

On est tous le fou de quelqu'un ;-)

Anonyme a dit…

Oui ben dis donc on en apprends des choses ... ben moi je ne supporte pas les nombres pairs ... par exemple ... sur un meuble il doit y avoir 1, 3 ou 5 affaires dessus ... les serviettes doivent être bien droites à la salle de bain ... le savon dans le coin gauche ... oui je crois que je suis folle aussi en fait ...

Donc rassure toi tu n'es pas seul !!!

Bisous

Le coeur de l'océan

Anonyme a dit…

TOC, ça veut dire "trouble obsessionnel compulsif", et pas "du comportement", didja.
Mis à part ça, euh... Je ne vois aaaaaabsolument pas ce que vient faire la folie là-dedans... Dans tout ce que tu racontes. Ou alors, c'est que je suis non plus folle, mais bien complètement chtarbée, prête à être enfermée à vie dans le pire hôpital psy du monde entier.
Merde, quoi, rassure-moi...